Les pères qui travaillent à plein temps peuvent aussi être de bons pères, écrit Margrit Stamm dans l'AZ. Les pères travaillant à temps plein peuvent également partager le travail de soins avec leur mère ; ce travail n'est pas défini par sa quantité mais par sa qualité. Margrit Stamm déplore donc à juste titre qu'aujourd'hui les deux modèles soient souvent opposés. Jusqu'à présent, nous sommes entièrement d'accord avec elle.

Mais ce qu'il ne faut pas oublier dans le débat, c'est que les pères qui travaillent à plein temps sont régulièrement et régulièrement exclus de la vie de leurs enfants lorsqu'ils se séparent de leur mère, en raison de leur travail à plein temps. Ils sont réduits à chercher de l'argent ; leur absence du travail est interprétée comme un manque d'intérêt pour leurs enfants et leur famille. Oublié les heures pendant lesquelles le père s'occupait des enfants après le travail, oublié aussi les week-ends où il relevait la mère. Oublié tous les petits moments où le père était là pour ses enfants et a construit une relation étroite et profonde avec eux.

Au tribunal, seules les heures travaillées comptent et tous ceux qui ont travaillé à temps plein, voire un peu plus, devraient désormais rester dehors car « ils n'étaient jamais là avant ».

Bien sûr, il y a aussi ces pères qui ne contribuent à l’éducation de leurs enfants que sur le plan financier.

Mais il y en a aussi d'autres, et en cas de séparation, ils sont automatiquement disqualifiés de leur rôle de père en fonction du seul nombre d'heures travaillées.

Donc, si l’on parle d’opposer les deux modèles, il faudrait alors commencer ici, avec les tribunaux et les autorités, qui font automatiquement cette distinction en cas de séparation.

De manière générale, nous devrions arrêter de cimenter ces modèles plats et frappants. Il travaille, elle s'occupe de la maison et des enfants. Noir/blanc, sans aucune nuance. Comme le dit à juste titre Margrit Stamm, une famille est aussi une communauté économique et, en règle générale, les accords sur la répartition du travail étaient conclus en commun.

Il ne serait pas plus que juste de considérer soudainement ces règles convenues d’un commun accord en cas de séparation comme une oppression patriarcale des femmes, mais comme ce qu’elles sont, à savoir des accords partagés. Avec la séparation, les accords communs prennent fin ; ils doivent être renégociés, ouvertement et librement pour les deux parties, en tenant bien entendu compte des besoins des enfants.

Dans cet esprit, merci beaucoup pour votre précieuse contribution, Mme Stamm.

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