![]() Les « enfants égalitaires » jugent leur modèle de manière plus positive que les « enfants traditionnels » ne jugent le leur. |
Le modèle familial conservateur avec la mère au foyer semble à nouveau plus populaire en Suisse. Mais les enfants bénéficient davantage lorsque les parents partagent leurs rôles de partenaires.
Par Andrea Fischer Lorsque le président de l'UDC, Ueli Maurer, a demandé dans une interview que les mères s'occupent davantage de leurs enfants au lieu de travailler à l'extérieur du foyer, il a reçu de violentes protestations. Mais il semble aujourd'hui que le point de vue de Maurer trouve plus de partisans qu'auparavant. Selon le dernier baromètre électoral de la SSR, 45 pour cent des personnes interrogées estiment que l'éducation des enfants relève de la responsabilité des femmes.
La plupart des enfants sont heureux
Compte tenu du débat en cours sur le type de famille approprié, la question est de savoir ce que veulent les enfants. Quel type de famille préféreriez-vous ? Une étude du Fonds national apporte des réponses dans lesquelles les enfants commentent pour la première fois cette question. La sociologue Margret Bürgisser et la co-auteure Diana Baumgarten ont interrogé au total 70 garçons et filles ainsi que de jeunes adultes âgés de 10 à 20 ans. Il s’agit notamment d’enfants issus de familles égalitaires, où père et mère partagent le travail, les soins et les tâches ménagères, ainsi que de ceux issus de familles traditionnellement organisées. Les chercheurs voulaient savoir comment les fils et les filles jugent le modèle de leurs parents et quels effets cela a sur eux.
Tout d'abord : les enfants acceptent généralement le modèle de leurs parents ; Ils ne le critiquent pas, c'est juste normal pour eux. Cependant, si l’on leur demande ce qu’ils pensent du modèle respectif, il apparaît clairement que le modèle égalitaire est bénéfique pour les enfants. Les « enfants égalitaires » jugent également leur modèle de manière plus positive que les « enfants traditionnels » jugent le leur.
Désir de « moins mère »
Les filles et les garçons apprécient particulièrement la variété du modèle parental basé sur le partenariat ; cela apporte également une relation plus diversifiée avec les parents. Ils soulignent que le fait de pouvoir vivre une vie quotidienne normale avec leur père est particulièrement positif. « Dans les familles égalitaires, le père est un interlocuteur compréhensif pour ses enfants », indique l'étude. C’est exactement ce qui manque aux enfants des familles traditionnelles. Leur relation avec leur père est beaucoup moins développée, car celui-ci joue un rôle moindre dans leur vie quotidienne. Les jeunes en particulier ressentent la mère, qui est presque constamment présente, comme contrôlant et inhibant leur indépendance. Selon l’étude, « la plupart des enfants traditionnels désirent moins de mère ». Les résultats ne sont pas surprenants pour les chercheurs. L'enquête auprès des enfants confirme largement ce que l'on pouvait supposer sur la base d'études similaires sur les parents : le modèle de partenariat présente de nombreux avantages. Les inconvénients tels que la « répartition plus floue des rôles familiaux » ne sont guère significatifs. On s'attendrait également à ce que les enfants adoptent le modèle de leurs parents pour leur propre avenir. Les jeunes femmes et hommes issus de familles égalitaires devraient préférer le modèle du partenariat. Et vice versa. Cependant, la réponse à cette question n’est pas claire. Dans les familles traditionnelles, les garçons ont clairement tendance à suivre le modèle de leurs parents ; Les filles, en revanche, montrent de la sympathie pour les deux modes de vie. Dans le groupe des « enfants égalitaires », les filles s’engagent sans équivoque dans cette forme familiale. Pour eux, le modèle de partenariat apparaît « particulièrement rentable », estiment les chercheurs. Cependant, les garçons qui ont grandi de manière égalitaire expriment des idées de rôle plus traditionnelles. Non pas parce que le modèle égalitaire ne leur convient finalement pas, explique l'auteure de l'étude Margret Bürgisser. Ils perçoivent plutôt les récompenses qu’offre une carrière professionnelle. Il est difficile pour les jeunes hommes de résister à ces tentations.
Supprimer les obstacles
En fin de compte, le facteur décisif pour Bürgisser est le constat selon lequel «les enfants sont favorables à la possibilité de vivre une vie quotidienne active avec leurs deux parents».
Les futurs parents doivent en être conscients. Pour que les jeunes adultes choisissent le modèle de partenariat, les obstacles correspondants au niveau de l’État et de l’économie doivent être levés. Margret Bürgisser, Diana Baumgarten : Les enfants dans différentes formes familiales, Verlag Rüegger, Zurich/Coire, 2006
Les futurs parents doivent en être conscients. Pour que les jeunes adultes choisissent le modèle de partenariat, les obstacles correspondants au niveau de l’État et de l’économie doivent être levés. Margret Bürgisser, Diana Baumgarten : Les enfants dans différentes formes familiales, Verlag Rüegger, Zurich/Coire, 2006